Cultures d’hiver : menaces sur les rendements
Pluies automnales, sécheresse printanière et avance généralisée des stades de développement font craindre des rendements en baisse.
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Selon FranceAgriMer, l’année atypique sur le plan sanitaire l’est aussi du point de vue de l’état des cultures. « L’hiver très pluvieux a été suivi d’un printemps sec avec un retour des pluies parfois très concentrées localement début mai », relatait Catherine Cauchard, responsable de l’observatoire Céré’Obs, le 13 mai dernier, à l’issue du conseil spécialisé Grandes cultures – marchés céréaliers de FranceAgriMer.
63 % des blés tendres à épiaison au 11 mai
Le mois d’avril s’est soldé par un tiers de pluie de moins qu’en avril 2019, et les différences sont particulièrement marquées entre les régions, le Grand Est, la Bourgogne et Rhône-Alpes ayant souffert d’un fort manque de pluies, alors que l’Ouest et le Sud-Ouest sont plus à l’aise de ce point de vue. S’ajoutent à ce panorama hydrique des températures particulièrement douces, avril 2020 ayant été le quatrième mois d’avril enregistré le plus chaud.
Les céréales à paille sont donc en avance par rapport à l’an dernier et à la moyenne des cinq dernières années, ce que confirme Céré’Obs : au 11 mai, 63 % des blés tendres étaient à épiaison (contre 18 % un an plus tôt), 98 % des orges d’hiver (à comparer à 79 %) et 80 % des blés durs (contre 58 % en 2019).
Conditions bonnes à très bonnes au plus bas
L’essentiel des semis d’orge de printemps qui étaient programmés a pu avoir lieu. 88 % des surfaces sont au stade épi 1 cm et 14 % déjà à l’épiaison. Des semis précoces de maïs grain ont également pu être réalisés et, au 11 mai, 90 % des surfaces étaient semées et 75 % levées.
Du côté des conditions de culture, la situation n’est pas réjouissante. Toutes les cultures d’hiver, ainsi que l’orge de printemps, voient leurs taux de conditions de cultures bonnes à très bonnes les plus faibles de ces cinq dernières années. Les rendements seront en outre affectés par des densités de semis moindres qu’à l’accoutumée en raison des conditions automnales et hivernales très humides puis de la sécheresse, notamment dans le Grand Est.
Déficit de paille en vue également
L’étalement des dates de semis, avec des semis de février naturellement moins productifs et des problèmes d’azote localement, vont également peser sur les rendements, sans oublier la conjonction chaleur-stress hydrique qui accélère les cultures, un phénomène également dépréciatif sur les volumes.
« En résumé, la situation de cette année est très hétérogène et le principal facteur de rendement sera probablement la nature des sols », conclut Catherine Cauchard.
Les éleveurs s’attendent également quasiment partout à un vrai déficit de paille.
Yanne BolohPour accéder à l'ensembles nos offres :